CE MOIS-CI (oui j’ai dérapé)
⚖️Le dilemme :
Le cynisme n’a pas de limites. Courant octobre, tandis que les acteurs locaux se demandaient quelles coopérations et actions envisager pour transformer nos systèmes agricoles et alimentaires dans un contexte de crises, que la consommation alimentaire enregistrait une baisse de 12% depuis janvier 2022 et que les associations de distribution alimentaire appelaient le gouvernement à l’aide, la Préfecture de Police de Paris envisageait de suspendre les distributions dans le nord de la capitale car elles contribuaient à « stimuler la formation de campements », à un endroit où se concentrent migrants et sans abris.
Finalement suspendu par la justice, cet arrêté est la triste preuve que la faim – en France et dans le monde – devient une nouvelle forme de « normalité ». Selon les Nations Unies, 9,2% de la population mondiale souffre de faim chronique, avec une amélioration en Asie et en Amérique latine mais une forte dégradation au Moyen Orient, dans les Caraïbes et en Afrique.
Depuis le 1er juillet dernier, une Stratégie nationale de l’alimentation, nutrition, climat est attendue de l’exécutif. Espérons que des politiques structurelles et cohérentes tout au long de la chaîne alimentaire se dessinent au plus vite.
🚦Ce qu’il ne fallait pas rater :
– Feu. Le glacier de l’Alpe d’Huez n’est plus. Sous l’effet du réchauffement clim, ce glacier, qui a encore perdu 1m en octobre, ne sera désormais plus suivi par l’observatoire Glacioclim, qui l’étudiant depuis 75 ans. « L’appel de Paris » lancé par Emmanuel Macron pour faire face à « l’effondrement des surfaces gelées de la planète » sera-t-il suffisant pour éviter que des zones ne soient encore rayées de la carte ?
– Inédit. Le 30 octobre, une plainte contre X pour pollution de l’eau par les perfluorés (PFAS) a été déposée par 32 communes et une communauté de communes lyonnaises, des associations de pêche et des particuliers. Un contentieux environnemental d’une ampleur et d’une gravité jamais vues se dessine.
🔎Le chiffre :
Chaque jour, 20 avions transportent des articles de fast fashion à travers l’Europe. En moyenne, le transport représente 3% des émissions de l’industrie de la mode, mais peut atteindre 10% pour les enseignes de fast fashion.
CE QUE JE VOUDRAIS VOIR PLUS SOUVENT
Devant toute notre actualité anxiogène, quoi de mieux qu’un peu d’amour ? Dis comme ça, ça fait sourire. Mais le musée des Confluences à Lyon y a consacré une exposition. Personnellement, j’y ai appris qu’il y avait 4 façons de désigner l’amour en langue grecque : Éros pour la passion charnelle, Storgé pour l’amour filial, Agapé pour l’amour désintéressé et Philia pour le lien social.
ENTRE VOUS ET MOI
Durant 5 semaines, je suis intervenue aux côtés des journalistes du Dauphiné Libéré. Au milieu des discussions passionnantes que nous avons eues sur la plantation de slips en coton comme indicateurs de la vie microbienne des sols, sur le risque accru d’accidents de ski du fait de pistes rendues plus étroites par le manque de neige, ou encore sur la crédibilité de la technologie hyperloop pour envisager la mobilité du futur, j’ai glané une info capitale. Dans le siège historique du Dauphiné libéré se trouve une moquette so seventies aux initiales du journal. Chic.
AVANT DE PARTIR
Samedi 25 novembre j’interviendrai à Evian à l’occasion d’un sommet sur la protection des forêts et la déforestation importée. A mes côtés se trouveront notamment Tumursukh Jal, responsable de la préservation de la Taïga rouge en Mongolie (et personnage central d’un documentaire à voir très bientôt sur Arte !) et Camille André de All4trees. Un échange imaginé pour le grand public, et particulièrement pour les collégiens et lycéens. Venez nous rencontrer !