15 décembre 2022

CETTE QUINZAINE

⚖️Le dilemme : On pensait le problème européen du « double standard » sur les pesticides, réglé. Ce fonctionnement, qui consistait à interdire d’utilisation dans l’UE des pesticides les plus dangereux pour la santé et l’environnement, permettait néanmoins que ces mêmes pesticides puissent être produits en Europe pour être exportés vers d’autres pays aux réglementations moins contraignantes … pour finalement revenir dans nos assiettes au moyen de fruits et légumes importés.
Un non-sens que se sont engagées à proscrire la Commission européenne en janvier 2021, puis la France en janvier 2022.
Mais dans la réalité, la France continuer à exporter des milliers de tonnes de pesticides interdits sur son territoire: environ 7 400 tonnes de substances ultratoxiques ont été acheminées en 8 mois principalement vers le Brésil, l’Ukraine, la Russie, le Mexique, l’Inde et l’Algérie. Tout ceci en jouant sur les termes contenus dans la législation.
Une posture ambigüe dont a fait les frais Paul François, agriculteur céréalier intoxiqué à l’insecticide Lasso, qui vient d’obtenir la somme dérisoire de 11 135 euros de dommages et intérêts de la part de Bayer Monsanto après 15 ans de procédure.

🚦Ce qu’il ne fallait pas rater :
·      La Commission européenne a décidé d’interdire les lignes aériennes pour des trajets pouvant se faire en train dans les deux sens en moins de 2h30. Le règlement européen sur les services aériens prévoit qu’un Etat membre peut « lorsqu’il existe des problèmes graves en matière d’environnement, limiter ou refuser l’exercice des droits de trafic, notamment lorsque d’autres modes de transport fournissent un service satisfaisant » à condition notamment qu’il n’existe pas de distorsion de concurrence (les vols par correspondance sont donc aussi concernés).

·      La Cour d’Appel d’Aix-en-Provence vient de condamner un industriel de la charcuterie qui reprochait à Yuka une « pratique commerciale trompeuse et déloyale et des actes de dénigrement » en mentionnant sur son application que ses produits contenant des nitrites étaient « cancérogènes » et en renvoyant vers une pétition soutenue par deux associations.
Pour le magistrat, « Toute activité, fût-elle à but commercial, ayant pour finalité l’information de tiers et la diffusion d’opinion est protégée par la liberté d’expression ». Et de souligner que « l’application Yuka a pour objet d’aider les consommateurs à faire de meilleurs choix pour leur santé et représenter un levier d’action pour conduire les industriels à proposer de meilleurs produits ».

·      Les journalistes de Contexte ont révélé que le sensible objectif de sobriété foncière inscrit dans la proposition de loi « Zéro artificialisation nette » soulevait en coulisses de multiples difficultés d’application locale, recensées par plusieurs agences d’urbanisme et leur fédération nationale dans un rapport non public.commandé par le ministre de la Transition écologique.

·      L’UE vient de sceller un accord historique en adoptant la première loi au monde qui vise à bannir l’importation de produits issus de la déforestation comme le cacao, le café, le soja, l’huile de palme, le caoutchouc, le bois, la viande bovine, ainsi que plusieurs matières associées (charbon, pneus, cosmétique, etc) s’ils sont issus de terres déboisées depuis décembre 2020, preuves à l’appui.

·      14 maires de France s’engagent à ne plus emprunter auprès de banques qui continuent à investir dans les énergies fossiles

🔎Le chiffre :
« Aujourd’hui, 17% de la faune et de la flore étudiée par les experts de la biodiversité est menacée en France. Cela correspond à 2 562 espèces, sur les quelque 15 000 évaluées ». Des chiffres inquiétants selon les chercheurs de l’Inventaire national du patrimoine naturel, et alors que se tient en ce moment la Conférence de l’Onu sur la biodiversité à Montréal.
Pour découvrir les espèces qui pourraient disparaitre près de chez vous, regardez ici

ENTRE VOUS ET MOI
Qui a dit que l’entreprenariat à impact était quelque chose de nébuleux et confidentiel ? 
Pour PULSE, j’ai eu la chance de travailler à l’élaboration d’un document de plaidoyer, et ainsi d’échanger avec des équipes situées dans les Balkans, en Casamance, au Maroc, en Seine-Saint-Denis, mais aussi avec des structures d’accompagnement et des entrepreneur.e.s.

Les objectifs ? Montrer la force et l’ampleur de cette forme d’entrepreneuriat qui invente des solutions sociales et environnementales dans les territoires, donner la parole aux acteurs qui oeuvrent chaque jour pour permettre aux initiatives d’éclore, et émettre des recommandations pour permettre à chacun – en particulier les personnes les plus vulnérables, les générations futures et les territoires délaissés – de prendre part au changement.

AVANT DE PARTIR
Dans quelques jours, Hiatus s’installera près de la cheminée jusqu’à la rentrée. D’ici là, nous vous souhaitons de belles fêtes de fin d’année.

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