CETTE QUINZAINE
Le dilemme : Il y a cette petite voix. Celle qui nous dit à longueur de sondages que nous ne sommes pas sur la bonne voie, que citoyens et médias n’arriveront jamais à se réconcilier tant qu’il y aura autant de défiance réciproque, de sentiment d’abandon, d’humiliation ou d’incompréhension. Que tout cela alimente une forte polarisation, de la parole, des opinions : il faut parler vite, fort, et se ranger dans un camp.
Et puis, quelque part, il y a celles et ceux qui essaient de restaurer l’écoute. La vraie. Celle qui est plutôt un impensé mais qui permet de se mettre à hauteur d’Homme, de baisser les armes, d’avoir une curiosité pour celui ou celle qui ne pense pas comme nous.
Alors pour restaurer un dialogue équilibré avec ses audiences, une frange du journalisme commence à dresser une oreille et à s’intéresser à la médiation de conflits.
Vous, avez-vous créé un cadre sécurisant pour récolter la parole ? Êtes-vous en mesure de vous mettre en retrait de vos propres récits ? Et vous, est-ce que l’écoute que l’on vous a accordée a été accueillie fidèlement et sans jugement? Que ressentez-vous lorsque vous vous sentez écouté ?
Un débat passionnant entre Nina Fasciaux et Florence Gault, pour comprendre les racines de la crise d’appartenance qui vient mettre à mal nos démocraties, et bousculer la profession pour l’inciter à revoir ses méthodes de travail et à embrasser son penchant naturel pour le lien et le soin. Pour réinjecter de l’humain dans un monde qui s’est détourne.
Ce qu’il ne fallait pas rater :
- Ben voyons. Lors du sommet Choose France, notre président a déclaré que « La directive sur le devoir de vigilance et quelques autres régulations ne doivent pas être simplement repoussées d’un an mais écartées ». À rebours de ses propres déclarations en 2017. Le devoir de vigilance est ce corpus juridique qui fait office de cadre contraignant dans certains domaines comme les droits humains, le respect de l’environnement, etc, pour s’assurer que tous les acteurs appliquent a minima des standards « plancher ». Mais associations et économistes s’accrochent à la réglementation européenne (CS3D) dont l’objectif est de réglementer les obligations des entreprises en matière de responsabilité sociale et environnementale sur leur chaîne de valeur. L’heure est désormais au calendrier d’application.
- One health ? Agriculture, alimentation, santé ne font qu’un (ou ne devraient faire qu’un). Mais les discussions politiques qui les régentent sont entrain de perdre la tête. Tandis que l’Anses vient d’alerter sur une diversité des maladies causées par des produits toujours autorisés sur le marché (notamment chez les enfants), la proposition de loi « Duplomb » fait son petit bonhomme de chemin pour « lever les contraintes imposées à l’exercice du métier d’agriculteur », proposant ainsi de ré-autoriser les néonicotinoïdes, de soutenir les projets d’élevages industriels, et .. la remise en cause de l’Anses. Sans compter les 15 millions d’euros en moins dans le budget de l’Agence bio par la ministre. Carton plein … de dangereuses incohérences.
- Tous hors les abris ! Une proposition de loi souhaite reconnaître et garantir l’accès régulier des enfants au dehors, comme élément fondamental de leur éducation, tant sur le temps scolaire que périscolaire, en l’inscrivant explicitement dans les projets des écoles et des collectivités.
CE QUE JE VOUDRAIS VOIR PLUS SOUVENT
难以置信 ! Les émissions de GES de la Chine – premier émetteur mondial – ont baissé de 1% les 12 derniers mois. La croissance des énergies décarbonées est supérieure à la croissance des besoins en énergie, et a entraîné une baisse des énergies fossiles. Autrement dit, elles ne sont pas venues s’y ajouter, mais bel et bien se substituer. Preuve qu’une transition est atteignable.
ENTRE VOUS ET MOI
En début de semaine se tenait la remise des prix Waldeck par Le Mouvement associatif. Une occasion unique de récompenser mais aussi et surtout encourager et mettre en lumière des acteurs associatifs qui tentent à leur échelle de faire bouger les lignes dans nos territoires.
Il a été question d’intégration des personnes réfugiées par le biais d’un emploi dans l’agriculture, d’un hébergement stable et d’un accompagnement global (Terre 2 cultures) ; de redynamisation d’un réseau associatif en zone rurale via une approche collective et horizontale (Familles rurales de Meurthe et Moselle) ; d’accompagnement des personnes exilées en facilitant leur inclusion grâce à un programme mêlant apprentissage linguistique et engagement via le bénévolat (Kipawa) ; de création d’une application collaborative permettant de suivre l’avancement des voies cyclables lyonnaises (La Ville à vélo). Quant à moi, j’étais heureuse de distinguer un tiers-lieu écologique qui a décidé de laisser une place à la nature dans sa gouvernance (Joie lieu).