6 février 2025

CETTE QUINZAINE

⚖️Le dilemme : Ne pas mettre les moyens de ses ambitions. Et à ce petit jeu-là, notre gouvernement excelle en ce moment. Il y a quelques semaines à peine, l’Institut de la jeunesse et de l’éducation populaire (INJEP), en association avec le Commissariat général au développement durable (CGDD), lançait un appel à projets pour promouvoir la transition écologique durant les temps péri et extra-scolaires. Les bénéficiaires ? Les collectivités, les établissements d’enseignement publics et privés, les associations, les structures d’accompagnement des jeunes.
Ceux-là même à qui l’on vient d’annoncer, de façon assez triviale, que leurs crédits étaient gelés pour recevoir de nouveaux services civiques et bénéficier de la part collective du Pass culture. Le temps d’avoir une « meilleure visibilité sur l’utilisation de ces crédits » a rétorqué le ministère de l’Education nationale.  Sauf que mener des projets culturels, éveiller les jeunes consciences aux dangers de la désinformation, sensibiliser à l’utilisation des réseaux sociaux, etc., c’est aussi un enjeu de société, qui se serait volontiers passé du régime dit de « service voté » en raison de l’absence de budget 2025.

🚦Ce qu’il ne fallait pas rater :
–        Déconstruction massive. La « submersion migratoire » n’a pas fini de faire des vagues. Plutôt : elle fait désormais cette écume grisâtre dans laquelle personne n’a envie de se baigner. Dans le sillage de la déclaration du Premier ministre, le média Frontières a publié un dossier intitulé « Invasion migratoire, les coupables », désignant plusieurs dizaines d’avocats en droit des étrangers comme étant les responsables d’un « chaos migratoire ». Fort heureusement, le Conseil national des barreaux a réagi, notamment en saisissant le Parquet. Et ça m’a replongé dans le film « Quelques jours pas plus », avec Camille Cottin. C’est l’histoire de travailleurs sociaux, de jeunes en service civique (sic !), de journalistes qui tentent avec justesse d’accompagner et documenter l’arrivée de migrant.e.s sur notre sol. C’est plein de bon sens, d’humanité, de solidarité. Ce que nous gagnerons tous à retrouver.
–        Fermez les yeux. Et imaginez un (énième) scandale d’Etat. C’est ce que révèlent les cellules investigation de Radio France et du Monde, à propos des eaux en bouteille contaminées.
Fermer les yeux, c’est aussi ce qu’auraient fait l’Elysée et Matignon alors que la direction générale de la santé et l’IGAS confirmaient la dangerosité des pompages contaminés et demandaient la suspension de l’autorisation d’exploitation et du conditionnement de l’eau vosgienne de la part de Nestlé Waters. Parce que « Un risque sanitaire avait bien été identifié, mais le risque humain, lui n’était pas avéré. » …`
–        Bordeaux-Moscou. C’est la distance en voiture (3500 km) qui équivaut aux gaz à effet de serre générés annuellement et individuellement pour nos usages numériques. Sans parler des ressources naturelles qu’il faut mobiliser pour la fabrication de notre matériel.
–       Consentir au consentement. Un arrêté du 3 février vient enfin fixer le programme d’éducation à la vie affective et relationnelle (maternelle et primaire) et sexuelle (collège et lycée).

🔎Le chiffre : les vacances approchent, et la répartition des rôles genrés aussi, youpi ! Selon l’IFOP 2023 (ok c’est un peu vieux, mais un rappel ne fait pas de mal), 71% des femmes continuent de faire les valises et les hommes de les ranger dans le coffre de la voiture (optimisation d’espace), dont ils tiennent le volant à 64%. 72% des femmes se chargent des machines, de constituer les listes pour ne rien oublier, et idem au retour (lavage, étendage, pliage, etc).

📢La campagne inspirante (mais démoralisante) : « Pauvre de père en fils/fille » est la campagne imaginée par les 37 associations du collectif Alerte, pour mettre fin à l’ »hérédité de la pauvreté ».

CE QUE JE VOUDRAIS VOIR PLUS SOUVENT
Saviez-vous que des disques de saphir ultra-durs ont été gravés pour contenir toutes nos connaissances humaines issues des arts et des sciences, et déposés bientôt à la surface de la Lune ? C’est le projet fou de la Nasa, de l’Unesco et d’une poignée de scientifiques (dont des français) pour protéger et transmettre notre patrimoine aux générations futures.


ENTRE VOUS ET MOI
L’heure est venue de faire évoluer cette newsletter. Ou plus précisément la manière dont je m’adresse à vous. Même si je l’ai imaginée succincte (sans être trop simpliste), rigoureuse (sans qu’un cadre imposé ne la rende indigeste), engagée (sans être rabat-joie), à mon image (sans arriver pour autant à y mettre tout ce que j’espérais…), cette lettre bimensuelle se perd dans les méandres du net.
Sans doute vient-elle s’ajouter à la quantité d’informations que vous voyez déjà passer chaque jour et qui en rajoute à votre ras-le-bol médiatique. 
Alors pour celles et ceux qui tiennent bon, qui veulent suivre sans être des moutons, je prépare un format plus court et décalé.

AVANT DE PARTIR
Pour finir en beauté ce format de ma newsletter, rien de mieux que quelques lignes du livre « Alors nous irons voir la beauté ailleurs », de Corinne Morel-Darleux. « Nous sommes de + en + nombreux à ne vouloir renoncer ni au pessimisme de la lucidité, ni à la puissance de la volonté, ni au secours de la beauté. ( …). Même quand le monde semble ruiné, il reste de la beauté à préserver, des combats à mener et des horizons à construire ».