2 mars 2023

CETTE QUINZAINE

⚖️Le dilemme :

Fumer l’enfumage. Depuis le 1er janvier, le monde de la publicité est contraint de respecter un cahier des charges précis pour l’utilisation de certains termes comme « empreinte carbone nulle », « climatiquement neutre », « intégralement compensé », « 100% compensé ». De plus, l’utilisation de la mention « neutre en carbone » (ou équivalent) est interdite pour les entreprises, sauf exceptions (si l’entreprise publie sur son site son bilan carbone complet, sa trajectoire de réduction de ses émissions à 10 ans et ses actions de compensation). Et enfin, l’utilisation du terme « recyclable » est encadrée sur les produits et emballages, tandis qu’il devient interdit d’employer « biodégradable » et « respectueux de l’environnement ». Un coup de balais bienvenu.

🚦Ce qu’il ne fallait pas rater :
– A qui profite l’inflation du caddie alimentaire ? Aux producteurs de céréales et d’énergie du fait de la guerre en Ukraine, certes. Mais aussi aux banques et aux fonds de pension qui ont voracement spéculé sur les produits financiers dérivés des matières 1res agricoles. Et en dernier lieu, à la grande distribution et aux industriels internationaux, qui se tirent dessus à boulets rouges, la première accusant les deuxièmes de gonfler inutilement leurs prix. Et le consommateur me direz-vous ? Et bien il aura encaissé une augmentation de 25% du prix de ses courses en l’espace de 15 mois environ. Selon une étude de l’institut CSA publiée la semaine passée, plus d’1/3 des personnes accueillies dans les banques alimentaires s’y rendent depuis – de 6 mois.
– Non, les dérapages sexistes et homophobes ne sont pas une forme de liberté d’expression. La Cour européenne des droits de l’homme a tranché, confirmant la condamnation de C8 (pour les propos de son animateur).

ÇA ME QUESTIONNE
C’est pourtant bette comme chou. En 2013, 87 % des 910 enfants interrogés en PACA par un réseau de 2 500 médecins ignoraient ce qu’est une betterave, un tiers ce que sont les poireaux, artichauts et courgettes, et seuls 28 % avaient une idée de la composition des pâtes. Depuis 10 ans, a-t-on parcouru du chemin?

ENTRE VOUS ET MOI
– I.e.ls étaient 9, avides de comprendre comment mieux traiter des sujets environnementaux et climatiques, impatients de connaître les ressorts du greenwashing, curieux de savoir comment s’émanciper des clichés sur des formats courts. 9 à venir des rédactions du Progrès, du Journal de Saône et Loire et du Bien Public et à repartir avec des clés de compréhension (« il devrait y avoir une éducation de base pour tous ! »), des sujets (les tourbières !) et des envies de réorganisations (« et si on délivrait un contenu pédagogique de référence ? »). Et c’était un plaisir de les accompagner dans cette réflexion.

CE QUE J’AI ENVIE DE VOIR PLUS SOUVENT
Une toile de Jean Rouzaud aperçue dans la galerie Réservoir de Sète, qui rappelle les « warming stripes » d’Ed Hawkins. Et si cette version montrait des écosystèmes qui reprenaient leurs droits?!

AVANT DE PARTIR
« Si je ferme les yeux je suis complice, si je les garde ouverts je fais une insomnie ». C’est sur ces mots que s’est terminé l’ovni théâtral Grand ReporTerre. Du destin tragique d’un travailleur immigré dans les maraîchages de Provence, aux pressions exercées sur les journalistes qui questionnent le modèle industriel porcin en Bretagne, cette représentation redessine les contours d’un journalisme engagé et est à voir dans plusieurs villes françaises.

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