30 mars 2023

CETTE QUINZAINE

 

⚖️Le dilemme : Ils ne savaient pas que c’était impossible alors ils l’ont fait. Pourquoi la sortie des pesticides chimiques nous parait-elle si inatteignable, alors que les solutions sont à portée de main et qu’aucune véritable rupture n’est nécessaire?
C’est ce qu’a mis en évidence l’exercice conduit par l’INRAE : en s’appuyant sur les expertises de 140 chercheurs et parties prenantes (ONG, agriculteurs, entreprises de l’agroalimentaire, etc), il a élaboré différents scenarios visant à réduire fortement l’utilisation d’intrants de synthèse.
Globalement, toutes les hypothèses arrivent à la conclusion qu’une sortie complète des pesticides chimiques est possible moyennant des politiques publiques « fortes et coordonnées ». Sans qu’il soit nécessaire de réduire drastiquement la production agricole ou de revoir la balance commerciale de l’UE. L’empreinte carbone du secteur agricole et la biodiversité s’en verraient même améliorés. Alors oui, cela nécessite que tous les acteurs de la chaîne oeuvrent dans une direction commune: valoriser des régimes alimentaires plus sains et reconstruire des paysages agricoles diversifiés. Impossible, vraiment ?

🚦Ce qu’il ne fallait pas rater :

Ø  De l’aveu même des têtes pensantes du secteur de la « tech », il est urgent de ralentir le développement de l’intelligence artificielle. Supériorité des robots sur leurs concepteurs, manque de garde-fous, déconnexion au vivant … Un holà surprenant qu’on a encore du mal à interpréter : stratégie concurrentielle ou réel intérêt pour l’éthique du numérique ?

Ø  Tic tac. Dans le dossier des dauphins comme dans celui des nitrites, le temps est compté.
Dans le premier cas, le Conseil d’Etat a demandé au Gouvernement d’agir dans les 6 mois pour réduire les captures accidentelles qui ont conduit au décès de 400 dauphins en l’espace de 2 mois dans le golfe de Gascogne. Pour cela, quelques zones de pêche devront être fermées certains mois de l’année et une comptabilisation du nombre de captures devra être réalisée annuellement.
Dans le deuxième cas, l’Etat a demandé aux industriels de la charcuterie de réduire progressivement les nitrites dans leurs produits. Là où les associations demandaient une interdiction pure et simple de ces additifs dans l’alimentation, le gouvernement a préféré une incitation. Pourtant les risques (environ 4000 cancers par an pourraient être évités) et les alternatives sont connus.

Ø  Unanimement, le Parlement européen s’est prononcé en faveur de l’inscription du crime d’écocide dans le droit européen. Une décision qui va permettre de faire condamner « tout acte causant des dommages graves et étendus, ou graves et durables, ou graves et irréversibles à l’environnement ». Une définition qui ne laisse plus de place à l’interprétation.

🔎Le chiffre : 6 générations. C’est le temps qu’il faut encore en moyenne en France pour accéder au salaire médian quand vous faites partie des 25% de Françaises et Français aux salaires les moins élevés. Deux siècles pour se hisser à une place juste « correcte ». C’est long.

ÇA ME QUESTIONNE
Lorsqu’un fait d’actualité bouscule les politiques publiques. En regardant une vidéo du média @La Déferlante, j’ai appris comment l’histoire des époux Bac est passée du fait divers au plaidoyer pour l’éducation à la contraception (contre une loi de 1920 qui interdisait sa « promotion »). Et c’est ainsi qu’est né le Planning familial.

ENTRE VOUS ET MOI
Il y a deux ans, j’ai décidé de quitter mon emploi pour ralentir et composer différemment mon quotidien. Désormais, je choisis la façon dont j’ajuste mes semaines, les structures pour lesquelles je veux travailler, les sujets sur lesquels je souhaite m’investir, les personnes dont je m’entoure. J’ai même choisi d’intégrer une coopérative d’activité, pour qui la « valeur travail » ne se réduit pas au chiffre d’affaires. Ce mois-ci marque le début de mon salariat au sein de cette structure. Et je me me sens en phase avec cette phrase de la philosophe Julia De Funès : « L’entreprise est un lieu d’audace, pas un lieu de vie »

AVANT DE PARTIR
La plus vaste rétrospective au monde du street-artist Shepard Fairey (Obey) est proposée en ce moment à Lyon. Tous ses sujets de prédilection y sont représentés : les droits des populations autochtones, la protection des espaces naturels, la lutte anti-raciste, le rôle des médias et de la finance dans nos sociétés, etc. Une œuvre riche à ne manquer sous aucun prétexte !