21 novembre 2024

CETTE QUINZAINE



⚖️Le dilemme : Va-t-on devoir se passer d’un verre d’eau ? Après le scandale des eaux en bouteille, arrive logiquement celui de la pollution des captages d’eau. L’ONU l’avait prédit : en 2030, 1 habitant de la planète sur 5 aura un accès limité à une eau saine, du fait de la pression démographique des villes et des besoins des zones agricoles sur fond de réchauffement climatique. En France en 2022, + de 10 millions de Français.es ont consommé une eau non conforme aux critères de qualité, notamment en raison de la dégradation des produits phytosanitaires dans le sol. En 2023, on estime même que plus d’1/3 de l’eau distribuée est contaminée au-delà des seuils autorisés. Côté pile, plutôt que de prendre des mesures pour épargner ces captages, la France augmente les seuils de concentration maximale, repassant ainsi faussement dans le vert. Côté face, des associations comme Amorce récompensent les collectivités (EPCI et syndicats) qui œuvrent pour être des « territoires d’eau en transition écologique », en agissant notamment sur la protection des ressources en eau face aux pollutions émergentes.

🚦Ce qu’il ne fallait pas rater :
–       Bye bye. L’arrivée aux manettes de D. Trump et son soutien affiché à E. Musk ont incité plusieurs ONG et médias à quitter le réseau X. Empoisonnement du débat public en raison notamment des facilités accordées aux comptes climatosceptiques/d’extrême droite et de la propagation de désinformations, modification des conditions de blocage de comptes, désaccord sur l’octroi des pastilles bleues, etc. Pour certains, la ligne rouge est franchie, il est temps de retrouver de l’apaisement dans nos démocraties.
–       Un cran plus loin. Alors qu’on apprend que + de 3 victimes de féminicides ou tentatives ont été dénombrées par jour en France en 2023, un rapport remis au Gouvernement s’attaque aux violences sexuelles sous relation d’autorité ou de pouvoir, émettant 41 recommandations, notamment dans le monde du travail, de la santé, de la culture, du sport et des institutions politiques.
–        Ecran de fumée. Produire, toujours + et toujours + vite. C’est à cause des incendies de chaumes allumés par les paysans pour éliminer les résidus de récoles de riz et enchaîner plus rapidement sur les semences suivantes, corrélés à des vents et des températures propices, que s’est abattue une pollution monstre sur le nord de l’Inde et du Pakistan, obligeant les autorités à fermer les écoles. Les seuils limite ayant été multipliés par 6.
–       Dans le viseur. La proposition de loi sur l’amélioration du traitement des enjeux enviro dans les médias a été déposée à l’Assemblée nationale : elle propose notamment de renforcer les compétences de l’Arcom en matière de protection de la qualité de l’info environnementale, d’officialiser la création d’un Observatoire des médias sur l’écologie pour suivre au quotidien la couverture des questions liées au climat, à la biodiversité et aux ressources naturelles et de créer des quotas temporaires en période électorale.

📖La lecture : la tribune de Véronique Carignan, ancienne professeure d’océanographie, qui déplore que les sciences universitaires s’intéressent davantage au dév de nouvelles technologies face au dérèglement climatique (et donc à l’adaptation), plutôt qu’aux sciences sociales qui pourraient permettre d’infléchir les attitudes et les normes, préalable indispensable à l’atténuation de nos émissions. En jeux ? La bataille pour des financements.

📢La phrase : « La fast fashion nous fait croire qu’on économise mais nous fait dépenser plus en multipliant les achats. On est des alcooliques du textile, on a perdu le goût du bon vin », Thomas Huriez, de la marque 1083. Pensez-y : alors que s’ouvre le Black Friday, c’est aussi le moment du Beaujolais nouveau !

CE QUE JE VOUDRAIS VOIR PLUS SOUVENT
On est d’accord : mieux vaudrait une réaction politique forte qu’un sketch cynique. Néanmoins, en organisant les « Pics d’or » à la manière Koh Lanta, et en s’entourant de deux humoristes, le Gorafi sensibilise à la thématique du mal logement. Et ça fait rire jaune.


AVANT DE PARTIR
Le gouvernement a annoncé le lancement de « simplificathons » territoriaux dès le premier trimestre 2025. Parce que oui, nos institutions sont malades d’un excès ou d’une complexité de procédures, réglementations, etc. Dans chaque département il s’agira de faire remonter des suggestions sur la réduction des délais d’attente, l’amélioration de la qualité de service et l’accessibilité des démarches administratives. À vos stylos !