14 juillet 2022

CETTE QUINZAINE

⚖️Le dilemme:
J’y vais, j’y vais pas. Les magistrats de la Cour des Comptes dénoncent un manque de soutien de l’Etat français envers l’agriculture biologique, alors même que les bénéfices sur l’environnement et la santé sont avérés et développés sur plusieurs paragraphes, et en dépit des ambitions affichées tant au niveau des aides financières, que du soutien à la structuration de la filière.
La France, premier pays européen en termes de surface agricole dévolue à l’agriculture biologique (10,3 % en 2021), ne consacre pourtant que 4,9 % de son budget au développement rural à l’AB, contre 6,4 % pour la moyenne des pays européens.
Pour la Cour des Comptes, l’agriculture biologique est « le meilleur moyen [de réaliser] la transition écologique et agricole » malgré des rendements encore inférieurs à ceux de l’agriculture conventionnelle d’environ 18 %, mais un fort potentiel de développement et des impacts moindres sur les milieux.

🚦Ce qu’il ne fallait pas rater:
–       Embardées estivales riment souvent avec voitures encrassées. Au Royaume-Uni, grâce à une démarche de sciences participatives, des milliers d’automobilistes bénévoles ont confirmé l’effondrement des populations d’insectes. En décomptant les impacts sur les plaques d’immatriculation, l’initiative suggère une diminution de 60% du nombre d’insectes volants entre 2004 et 2021 au Royaume-Uni.
–       Forts de la crise énergétique que nous traversons, le Haut Conseil pour le Climat et 84 dirigeants d’entreprises françaises ont à leur tour fait entendre leur voix. Dans son 4e rapport annuel, le HCC a appelé à une opérationnalité des mesures de lutte contre les changements climatiques. Et le secteur privé à un sursaut des consciences, de manière à faire de la sobriété énergétique un choix collectif plutôt qu’une responsabilité personnelle (pour faire un pied de nez à l’équivoque tribune des patrons d’Engie, EDF et TotalEnergies fin juin).

🤨L’incohérence:
Le travail d’enquête de l’ONG Public Eye nous révèle que le gouvernement Suisse s’est laissé influencer par Nestlé, faisant pression sur les autorités mexicaines afin de faire barrage à un étiquetage contre la malbouffe. Cet étiquetage faisait craindre à la firme suisse la perte d’un milliard de ventes et de 3 milliards d’euros de chiffres d’affaires.
Pourtant, le Mexique figure au 2e rang des pays les plus touchés par le surpoids et l’obésité, après les Etats-Unis.
En dépit de pressions, et rompant avec des années de discours ambivalent déclarant tantôt « l’urgence épidémiologique » sur le diabète et l’obésité, tantôt laissant la porte ouverte aux géants de l’agroalimentaire, le Mexique a tenu bon et la réglementation est finalement entrée en vigueur en octobre 2020.

👍🏽La nouvelle qui fait du bien:
Tandis qu’une partie des Etats fédéraux américains est en plein recul sur les droits sexuels et reproductifs, Google a finalement annoncé qu’elle arrêterait de sauvegarder – dans l’historique de géolocalisation de ses utilisateurs – les visites dans des cliniques pratiquant l’avortement, mais aussi dans de nombreux lieux sensibles, comme les foyers pour victimes de violences conjugales, les cliniques de fertilité ou les centres de traitement des addictions.
De son côté, le gouvernement de Sierra Leone a donné son feu vert à la dépénalisation de l’avortement.

VOUS ET MOI
Ces derniers jours, j’ai eu plaisir à travailler sur les sujets des Droits à l’eau et à l’assainissement, le renforcement de capacités de journalistes sur les enjeux climatiques ou de droits humains, l’entrepreneuriat à impact, etc. Un travail qui pourrait donner lieu à d’inspirantes collaborations.

AVANT DE PARTIR
–       Deux propositions intéressantes à l’Assemblée nationale ces derniers jours : renommer les canicules du nom des entreprises climaticides, et taxer les superprofits réalisés par les multinationales de l’énergie.
–       « Dorothea Lange, photographe de l’autre face de l’Amérique » revient sur l’histoire personnelle et le parcours artistique de Dorothea Lange (1895-1965), que certains de ses proches qualifieront de « seule photographe du pays à se préoccuper de l’implication sociale au sens large de l’image ». Migration, racisme, famille, travail agricole, luttes sociales, expropriation, citoyenneté, etc : la photographe nous livre un récit intimiste et engagé de l’Amérique à l’époque de la Grande Dépression.

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